AUTREFOIS

GRANDRIF AUTREFOIS

 

 

Au XIème siècle Grandrif s’appelait Grandis Rious.
Vers 1220, Grandrif est devenu Grandirivus puis Grandirivo .
Puis Rivo a donné rif, ce qui évoque un bief ou un ruisseau.

Une pièce de monnaie gauloise et des tessons romains attesteraient d’un peuplement beaucoup plus ancien sur le territoire.

En 1096, Grandrif fait partie des «lieux» accordés à l’abbaye de Sauxillanges par Urbain II. Cette abbaye (plus tard prieuré) est sous l’autorité de l’abbé de Cluny ; elle possède le prieuré de Chaumont, centre administratif pour le Livradois.

A cette époque, la population est de plus en plus nombreuse.
Les paroisses rurales se créent et la féodalité émerge.
Le Livradois échappe en partie au pouvoir royal représenté par les Comtes d’Auvergne.

Borne seigneuriale sur les hautes-chaumes délimitant les différents domaines. Elles sont aux nombre de 5.

Le haut Livradois est sous la coupe des Montboissiers, le bassin d’Ambert et le Sud-Est du Forez sous l’autorité des seigneurs de Baffie, la région de Saint-Anthème est dominée par les seigneurs de La Roue.
Les moines de Chaumont et les seigneurs de la Roue s’unissent pour former la paroisse de Grandrif et construire une église sous les patronymes Saint Blaise et Saint Pierre. (Saint Blaise par rapport à l’église mère de Saint-Anthème et Saint Pierre à celle de Chaumont).

Le Livradois montre une unité historique très précoce. A partir du 13ème siècle, l’archiprêtré se constitue et subsistera jusqu’en 1791 ; la paroisse de Grandrif en fait partie.
Cette paroisse est partagée en deux petits fiefs, celui des Trémiolles et celui des Du Pastural.
Aujourd’hui il subsiste des vestiges de la maison forte de Trémiolles, ainsi que de la maison noble de la Pillerie de la famille Du Pastural. Le blason est encore très visible,  “une roue de charrette à 8 rayons”.
L’origine de la famille du Pastural sur Grandrif est très ancienne ;  dans la vallée de l’Ance, la tradition orale prétend qu’elle provient d’une branche illégitime, amours d’un seigneur de la Roue avec une bergère du village d’Evant. A proximité de Saint-Anthème, le château de la Roue est encore visible.
Pierre Louis Du Pastural comte et gentilhomme, mort le 16 février 1815 à Grandrif, a épousé Elisabeth Bonnefoy en 1763. Trois enfants sont nés. Les membres cette famille ont assuré après la Révolution les fonctions municipales jusqu’en 1830.
En 1805 Jacques Du Pastural est nommé maire par le préfet.

Vers 1820 le maire est choisi par la population qui paye des impôts.
Beaucoup plus tard, les élections seront structurées telles que nous les connaissons aujourd’hui..

Jusqu’au début du 20ème siècle Grandrif connait 2 foires par an, l’une en mars, l’autre en juillet. Bestiaux et fromages proviennent des jasseries. Le secteur comptait de nombreuses exploitations agricoles et de petites fermes vivrières.
L’activité était très forte. Chaque métier était représenté.
Le liste est longue: de nombreux moulins à papier, à farine, à huile, à chanvre, une féculerie, une carderie, plusieurs scieries, des menuisiers, des charpentiers, des maçons, des compagnons papetiers, des pattiers, des marchands de drapeaux (chiffonniers), des tanneurs, des boîtiers, des marchands d’épingles, des charrons, des forgerons, des maréchaux-ferrants, des tailleurs d’habits, des sabotiers, des «denteleuses», des «chapeleuses», des cordonniers, des hongreurs, des vachers, un service de diligences, un service d’autobus et taxi, des cabaretiers, des aubergistes, de nombreux commerces d’alimentation et boulangers, des marchands de vin, de toile, de vaisselle, un bouilleur de crus, une fabrique de statues plâtre ou étain, une source d’eau minérale, deux mines d’uranium (en limites de la commune).
L’épinglier est une profession de la paroisse de Grandrif. Trois familles situées à Barrier en ont fait la renommée : Berthiol, Gallon, Chalançon.
Le chanvre implanté en Auvergne vers 1730 est une culture marginale pour Grandrif mais un moulin à chanvre et un foulon existent vers 1450. Une parcelle de terrain située près du pont du ruisseau est appelée « l’hort du chanvre » (c’est à dire jardin du chanvre) laisse à penser que le chanvre était jadis cultivé en ces lieux. Il est récolté sous forme de tiges « pendant par la racine » pour la fibre et sous forme de graine pour la semence et l’huile de ménage. Après la récolte il y a le « rouissage », les tiges sont trempées pendant plusieurs jours dans des bassins “rouissoirs” afin de dissoudre la gomme ; ensuite c’est le «maillage» au moulin, les fibres sont écrasées. Le maillage achevé, le peigneur entre en action avec ses cardes puis a lieu l’opération de filage et de tissage. Dans la fibre il y a jusqu’à 50% de déchets qui sont transformés en allumettes ou en bois d’allumage sur place.
Avec le modernisme, ces métiers se sont éteints et l’exode rurale a fait son œuvre.
La population a connu son apogée au milieu du 19éme siècle. Après 1880, le déclin s’est amorcé et est  très marqué après la 1ère guerre mondiale. Depuis1990 il semble se ralentir et la tendance s’inverse à partir des années 2000.